DEUXIEME SERMON DE
SEYDINA LIMAMOU LAHI
Au nom de DIEU clément et miséricordieux.
Louanges à DIEU qui nous jugera et ne sera point jugé. Qu’il répande ses faveurs et la paix sur le noble Envoyé, l’élu, Seydina Mouhammad, que DIEU augmente pour lui sa bénédiction et sa sécurité.
Moi Limamou Lahi, j’adresse à vous, mes amis et mes intimes, mes salutations et implore pour vous et vos familles la grâce de DIEU et sa bénédiction. Je vous salue et vous demande comment vont vos affaires, vos familles, vos voisins, comment prospèrent vos puits, vos champs, vos vêtements, vos ustensiles, votre eau, etc. ? Je vous demande aussi comment marche la surveillance que vous devez exercer sur vos femmes, vos enfants, vos serviteurs et vos biens, pour les empêcher de commettre une faute, une injustice ou de porter préjudice à autrui ? Comment les exhortez-vous à apprendre les commandements de DIEU, à éviter ses interdits et à s’intéresser aux œuvres religieuses ? Et comment subvenez-vous à leurs besoins alimentaires et vestimentaires, au logement et aux autres besoins ? Et comment les traitez-vous, avec douceur et avec indulgence lorsqu’ils tombent dans certaines défaillances.
L’Envoyé de DIEU (bénédiction de DIEU et paix sur lui) a dit : " tout homme qui se montre patient et indulgent à l’égard du mauvais caractère de sa femme, recevra de DIEU la récompense qu’il réserva au prophète Ayoba (paix sur lui), après l’épreuve de sa maladie ". Ayoba était si malade que les vers se déplaçaient d’un endroit à un autre et se nourrissaient de sa chair et de son sang, et cela pendant dix huit ans. Puis, finalement, DIEU le ramena à la paix et à la bonne santé et le revêtit de vêtements superbes de satin et de soie, le couronna d’une couronne d’or. C’est après la guérison de la maladie que DIEU le Très Haut lui accorda tout cela, d’un seul coup, de par sa puissance.
De même, toute femme qui supporte avec patience le mauvais caractère de son mari recevra de DIEU la récompense qu’il a donné à Rahmata, épouse de Ayoba (paix sur lui). Rahmata était celle qui avait supporté patiemment toute la durée de l’épreuve subie par Ayoba, après que celui-ci fut abandonné par ses autres épouses. Elle portait Ayoba sur son dos, comme on porte son enfant et le transportait dans les villes et les campagnes. Elle louait ses services et nourrissait Ayoba avec son salaire, pendant toute la durée de sa maladie. Elle n’a jamais cessé d’être patiente, d’être volontaire et d’espérer en DIEU pour son mari, jusqu’au moment où DIEU guérit la maladie de son mari et le ramena à son ancienne prospérité. Ce changement est intervenu en l’absence de son épouse qui était allé en ville louer ses services pour gagner de quoi nourrir Ayoba. Quand elle revint, elle trouva celui-ci dans l’honneur et l’opulence avec sa couronne d’or et ses vêtements de soie. Elle ne le reconnut pas. Elle lui dit : "n’avez-vous pas vu ici un homme accablé d’épreuves ?" Il lui répond : "quel est le lien qui vous unit à celui que vous cherchez ?" C’est mon mari, répondit-elle. Ne me reconnais-tu pas, lui dit Ayoba. Je soupçonne bien que c’est toi, lui dit sa femme. C’est bien moi, lui dit Ayoba, DIEU de par sa puissance et sa bonté m’a ramené à la bonne santé.
Sachez, ô vous, femme du peuple de Mouhammad, que celles parmi vous qui supporteront avec patience leur mari recevront de DIEU la récompense qu’il attribua à Rahmata, épouse de Ayoba (paix sur lui).
Nous louons DIEU, Souverain de toutes les créatures pour ses actes. DIEU a dit dans son saint livre : " les persévérants recevront une récompense qui ne sera pas mesurée" (Coran, chap. 39, verset 13).
Je vous fais savoir que je m’adresse à vous pour vous rendre visite, à la manière de la visite que le guide rend à son disciple. Si le disciple passe la nuit à un endroit, sur l’ordre de son maître, celui-ci doit, le matin, aller lui rendre visite pour savoir comment il a passé la nuit et comment il s’est réveillé ; puis il lui indique ce qu’il doit faire durant la journée, les limites de son travail et l’endroit où il doit passer la journée en lui faisant connaître les bonnes actions et lui interdisant les mauvaises.
Je vous rends donc visite, autant que doit le faire le berger qui veille sur ce qu’il garde. En effet, le berger qui a attaché ses animaux dans l’étable et qui est allé passer la nuit ailleurs doit, le matin, aller leur rendre visite pour voir s’ils ne sont pas détachés.
Je vous rends visite à propos de vos champs de ce bas monde et de l’autre monde, de ceux qui concernent votre vie et de ceux qui concernent votre mort. J’observe comment vous vivez, comment vous vous comportez vis à vis des soucis de ce bas monde, de ses peines, de vos projets et comment vous favorisez l’observance des commandements de DIEU comme la propreté par (les ablutions et le lavage rituel), par la prière, le jeûne. J’observe comment, en ce bas monde, vous vous purifiez par l’abondance de l’évocation du souvenir de DIEU, à toute heure, par l’abondance de la lecture du Coran, par l’abondance de la formulation de la prière pour le prophète (Salatou a la Nabi ), par la fréquence de bons conseils que vous donnez pour faire le bien et éviter le mal, et par la fréquence de vos méditations sur les merveilles réalisées par DIEU comme la création des cieux, de la terre, des montagnes, des végétaux, des mers, des fleuves et d’autres choses.
J’observe vos prières et les conditions dans lesquelles vous les pratiquez, comme la rapidité à répondre à l’appel (muezzin) pour vous rendre à la mosquée, ce que vous dites devant la porte de la mosquée, la manière de vous tenir debout dans la alignements, la manière de débuter la prière par la prononciation de la grandeur de DIEU, l’humilité de votre comportement, la bonne exécution des génuflexions, des prosternations, des retours à la station debout, des positions assises, des récitations, de toutes les phases de la prière, de la salutation finale et puis j’observe comment vous évoquez le souvenir de DIEU, comment vous priez pour le prophète (bénédiction de DIEU et paix sur lui), comment vous implorez votre seigneur, comment s’adressant à lui vous vous faites humbles, et comment est votre patience dans l’attente de son aide.
Sachez que toutes les bonnes œuvres se trouvent réunies dans la prière, car la prière constitue le pilier de la religion. Celui qui la valorise honore la religion, celui qui la dévalorise, déconsidère la religion. DIEU le Très Haut a dit : " la prière préserve des turpitudes et des mauvaises actions " (Coran, chap. 29 verset 45).
Je vous rends visite aussi, à propos, de vos langues, de leurs paroles et de leurs silences et à propos de vos yeux, de leur regard et de leur refus de regarder, car DIEU le Très Haut a dit à l’illustre Envoyé dans son livre : [ô noble Prophète] " commande aux croyants de baisser leurs regards et de protéger leur chasteté… dis aussi aux femmes qui croient de baisser leurs regards, de protéger leur chasteté, et de ne laisser voir de leurs parures que ce qui est à l’extérieur, de rabattre leur voile sur leur poitrine et de ne montrer leurs parures qu’à leur mari, ou à leur père ou père de leur mari… " (Coran, chap. 24 verset 13).
Je vous rends visite aussi à propos de vos déplacements et de vos repos ; je vous recommande de ne vous déplacer que vers un but louable et de vous abstenir de sortir lorsque cela peut permettre d'éviter un mal. Soyez promoteurs de la bonne entente et non des destructeurs [des bonnes relations]. Observez vos propres défauts plutôt que ceux des autres. Celui qui cherche à dévoiler les vices des autres risque de voir les siens étalés au grand jour.
Je vous rends visite aussi à propos de toutes les parties de votre corps et de vos actes. Rendez vos actes aussi beaux que possible, plutôt que de les avilir. Si vous pensez que moi, je ne connais pas, je ne vois pas [ce que vous faites] et ne suis pas proche [de vous], sachez que DIEU le Souverain est connaissant, voyant et proche, et il paiera à chaque âme ce qu’elle a accompli. Que celui qui, demain, récoltera du bonheur rende grâce à DIEU de ses faveurs et de sa bonté. Par contre, celui qui récoltera des malheurs ne devra s’en prendre qu’à lui-même.
Je vous invite aussi à méditer ces moments de maladie, où couché, vous vous tordez de souffrance, pour ensuite délirer, être saisi d’angoisse, avec un corps chaud ou froid ; ces moments où la guérison demeure votre unique souhait.
Je vous invite à méditer sur l’instant de l’extraction de l’âme [du corps] ; elle se retire du corps à partir des doigts de la main et monte jusqu’au cou, les yeux se tournent alors vers le haut, les mains se crispent, la soif vous saisit, le corps perd sa force, la voix s’affaiblit, le regard devient plus intense, l’âme ayant dépassé la poitrine, celle-ci gonfle, les pieds deviennent froids, [méditez] l’arrivée de l’ange de la mort, la peur qu’il inspire à ceux qui seront damnés, son regard, sa grande taille, la rougeur de ces deux yeux, la longueur de la lance qu’il tient, ses assistants qui l’accompagnent, ils sont grands et très puissants.
Je vous invite à méditer ces instants, autant que celui qui aime peut inviter celui qu’il aime à le faire. J’observe comment sort votre âme, je vous observe au moment où on vous lave le corps, j’observe la manière de vous soulever, de vous retirer de votre lit de mort par quatre ou six personnes. Votre corps sera plié, déplié, assoupli et posé sur le lieu du bain final, tandis que vous demeurez inanimé.
Je vous invite à penser à l’entrée dans la tombe, à l’instant où on vous couche au bord du fossé, à la pose des planches, à l’instant où l’on dénoue les liens [qui maintenaient] vos habits mortuaires, à l’arrangement des planches et de la paille posée sur elles, à l’entassement du sable sur la tombe et au retour de ceux qui accompagnaient le défunt. Ce dernier demeure, alors seul dans sa tombe avec la somme de ses œuvres. S’il s’agissait de bonnes œuvres, il devient heureux et joyeux, et constate alors la véracité des paroles de l’Envoyé de DIEU en ce qu’il avait dit : le repos des pieux c’est la mort. S’il s’agissait de mauvaises œuvres, la tristesse, l’angoisse, le saisissent, il pleure car ses œuvres constituent pour lui un supplice qui le torture jusqu’au jour de la résurrection.
Je vous invite à méditer l’interrogation des deux anges dont les noms sont Mounkar et Nakir. Tous les deux sont énormes, ils sont noirs, leurs yeux sont grands et logés dans une seule orbite. Chacun d’eux possède une massue si lourde que les hommes et les djinns réunis ne pourraient la remuer. Or cette massue est dans la main de chacun d’eux plus légère qu’une plume d’oiseau. Et je jure par DIEU que ces anges ne sont cléments qu’à l’égard de celui qui bénéficie de la clémence de DIEU, par l’intercession de la sainteté de l’Envoyé [bénédiction et paix sur lui]. Ces anges font asseoir le mort, l’interrogent sur l’unicité de DIEU et la véracité de la mission de l’Envoyé de DIEU, Mouhammad. Si la réponse est : "j’atteste qu’il n y a d’autre DIEU qui mérite un culte en toute vérité que le DIEU unique qui n’a point d’associé et j’atteste que Mouhammad est son serviteur et son Envoyé. ", ils le mettent à l’aise, lui facilitent les choses, se montrent accueillant à son égard, le respectent, l’honorent et l’aiment. Puis ils s’en retournent et le mort demeure dans les faveurs accordés par DIEU jusqu’au jour du jugement dernier. Si par contre, il n’atteste pas l’unicité de DIEU et la véracité de la mission de Mouhammad, il se trouve envahi par la peur, l’aveuglement et la consternation, ils lui font subir un supplice violent, ils le battent avec une telle intensité que le lait qu’il avait tété du sein de sa mère sort de lui, ils l’abandonnent ensuite dans de violentes tortures qui durent jusqu’au jour de la résurrection.
Je vous invite à penser au jour de la résurrection, à l'instant où vous secouez le sable qui tombe de votre tête, au moment où l’on conduira les hommes vers l’endroit où ils se tiendront debout. Certains d’entre eux seront battus, d’autres seront transpercés, d’autres ligotés, d’autres verront leurs poitrines transpercées de part en part avec leurs propres mains, d’autres seront rendus aveugles, d’autres rendus muets, d’autres rendus sourds, certains atteints d’éléphantiasis, d’autres seront rendus lépreux, d’autres seront ivres au point de ne pouvoir tenir debout, d’autres seront torturés. Ce jour est un jour terrible. Nul ne se souciera de personne, chacun sera suffisamment préoccupé par ses propres affaires sauf le Noble Envoyé Mouhammad [bénédiction de DIEU et paix sur lui].
Je vous rappelle votre marche vers le lieu de rassemblement. Ce jour sera terrible, obscur et long. C’est le jour de l’inquiétude. C’est le jour des regrets, le jour de la soif, de l’infamie, de la honte, de la faillite, le jour des pleurs, le jour des tentatives de tromperie, le jour des rencontres et des séparations aussi. C’est le jour où seront dévoilés les vices : ce jour les hommes seront appelés à se ranger derrière leur tête de file. Chacun se rangera derrière celui qu’il suivait dans ce monde, et en qui il croyait. C’est en ce jour qu’apparaîtra la supériorité du meilleur des créatures, Mouhammad, de ses saints et de son peuple.
Je vous rappelle le jour de la longue station debout, et l’instant de la pose de la balance ; celui dont les bienfaits pèseront lourds sera parmi les bienheureux, il sera sauvé et sera envahi par une grande joie. Celui dont les méfaits pèseront lourd sera parmi les damnés, sera couvert de honte, tombera dans la faillite, l’aveuglement, car DIEU le Très Haut a dit : "ceux dont les bienfaits seront lourds seront les bienheureux, ceux dont les bienfaits seront légers seront ceux qui auront perdus eux-mêmes ". (Coran, chap. 7, verset 8 et 9).
Je vous rappelle aussi le vol des livres lancés vers leurs destinataires. Celui dont le livre lui parvient par le côté droit sera parmi les bienheureux, sera joyeux et sera sauvé, celui dont le livre descend par son côté gauche aura le visage crispé de tristesse et pleurera. Chaque livre contient les œuvres de son propriétaire. Notre Seigneur ne fera tort à personne ; et en cet endroit nul ne pourra faire du tort à personne.
Je vous rappelle aussi Sirât qui est tendu au-dessus de la Géhenne dont le feu sera allumé, elle brûlera, lancera des fumées, s étirera avec force, sera furieuse contre celui qui aura désobéi à notre Seigneur et s’empressera de le torturer, car DIEU le Très Haut a dit : " la géhenne brûlera avec force, peu s’en faut que de rage elle n’éclate. "(Coran, chap. 67, versets 7 et 8).
Je jure par DIEU que quiconque descendra de Sirât sera précipité dans la Géhenne, or à l’intérieur de ce feu se trouvent des serpents, des scorpions, des recoins et des supplices innombrables, qu’on ne peut pas retenir par cœur. On a beau vous énumérer les supplices de la Géhenne, il en restera toujours d’autres qu’ignore celui qui n’y est pas entré. Que DIEU nous en préserve.
Sirât est un pont tendu au-dessus de la Géhenne. il est plus mince qu’un cheveu, plus tranchant qu’un sabre, plus chaud qu’une braise et plus mobile qu’un serpent. Sa longueur correspond à trois mille ans de marche. Or nul n’entre au paradis sans franchir Sirât.
Je vous rappelle votre arrivée devant le lac de l’Envoyé de DIEU. Celui qui boira l’eau de ce lac n’aura plus jamais soif. Celui qui avait troqué la saine pratique de la religion contre les innovations ou contre la magie ou contre autre chose ne boira pas l’eau de ce lac.
Si vous désirez le salut, purifiez votre culte voué à DIEU, pour l’amour de DIEU et de son Envoyé. Demeurez constant dans ces pratiques pures même si elles sont assez réduites. Ne mêlez pas à vos pratiques religieuses le mensonge, l’escroquerie, la débauche, l’innovation, la magie, serait-elle une magie par l’écriture. Ne deviez pas vers les gens qui s’adonnent à ces choses, car vous seriez demain déchus et perdants.
Je vous rappelle aussi votre arrivée devant la porte du paradis, le repos qui sera désormais le vôtre, la rapidité avec laquelle boissons et aliments vous seront servis, la disparition de toutes les sensations de fatigue, après que vous aurez mangé le foie de Bakhemaute, ainsi que la disparition de tout mal, des soucis, des sentiments de haine, d’hostilité et de jalousie. Il ne restera plus dans vos cœurs que l’amour, le bonheur et la joie. Je vous rappelle aussi votre séjour à l’intérieur du Paradis, la demeure où l’on est comblé de faveurs, où existent de superbes maisons et des commodités.
Je vous rappelle votre rencontre avec vos épouses, avec les filles et femmes du paradis, votre entrée dans les palais et les lits élevés.
C’est là que tout besoin sera satisfait.
Sachez que je suis votre ami, je ne vous quitterai pas jusqu’à votre entrée dans le paradis.
Après y avoir passé un long séjour vous m’oublierez et vous oublierez DIEU.
Que DIEU vous fasse bénéficier de sa miséricorde .
Que DIEU assure votre sécurité.
Que DIEU fasse que vous soyez droits.
Bénédiction de DIEU et paix sur Mouhammad, sur ses proches et ses compagnons.